Alors que Valérie Pécresse et plus encore Marine Le Pen ont tenu des positions ambiguës sur la chasse, le candidat de Reconquête a multiplié les signaux en direction de cet électorat convoité.
Relevant de nos traditions séculaires au sein de notre ruralité, la chasse véhicule pourtant de nos jours une image parfois mitigée et souvent incomprise par nombre de nos compatriotes. 4 millions de personnes détiennent aujourd’hui le permis en France dont 1,2 millions de chasseurs réguliers, passionnés, amoureux de la nature et de sa conservation, soudés donc autour d’un socle de valeurs communes. Dans ce contexte, les chasseurs représentent un enjeu électoral tant par leur nombre que par les valeurs d’une certaine ruralité et d’une certaine écologie qu’ils incarnent. Les candidats à la présidentielle s’en sont donc logiquement emparés. Dans cette tribune, nous vous proposons donc une revue détaillée des positions de chacun. Nous montrons quel candidat défend le mieux les chasseurs !
4 millions de personnes détiennent aujourd’hui le permis en France dont 1,2 millions de chasseurs réguliers, passionnés, amoureux de la nature et de sa conservation, soudés donc autour d’un socle de valeurs communes.
RÔLE DE LA CHASSE DANS L’ECOSYSTEME RURAL :
La position actuelle du candidat Macron reste fidèle à son mantra présidentiel du « en même temps ». S’il a pu laisser penser qu’il était un défenseur de la chasse, il n’a jamais affirmé clairement le rôle de la chasse dans la régulation de la faune en milieu rural. Il a aussi nommé une anti-chasse revendiquée (Barbara Pompili) Difficile donc de cerner la véritable perception du Président-candidat sur cette activité.
Quant à Eric Zemmour, sa position sur ce thème est connue depuis de nombreuses années et il n’a pas hésité à les rappeler à l’occasion du Congrès de la Fédération Nationale des chasseurs qui s’est tenue le 22 Mars dernier. Se voulant le Président « des chasseurs, des pêcheurs, des agriculteurs », il souligne l’incompréhension qui existe aujourd’hui entre des dirigeants urbains et le monde rural. Il reconnaît pleinement le rôle de la chasse dans la régulation de la faune et fait confiance aux chasseurs pour garantir une bonne gestion de la faune sauvage, de la biodiversité et de ses habitats. De plus, il souhaite mettre en place « un grand ministère de l’agriculture de la protection de l’environnement et de la ruralité » qui regrouperait l’environnement, l’agriculture, mais aussi la chasse et la pêche, façon de positionner la chasse comme une pratique « omniprésente, régulée et contribuant à l’organisation et à la vie de la ruralité ».
Marine Le Pen est une animaliste qui clairement laissera les riverains interdire la chasse.
Marine Le Pen est une animaliste qui clairement laissera les riverains interdire la chasse. Elle se montre moins hostile à la chasse qu’Emmanuel Macron.
PÉRIODE DE CHASSE AUTORISÉE :
Eric Zemmour souhaite positionner la chasse comme une pratique omniprésente, régulée et contribuant à l’organisation et à la vie de la ruralité » et n’envisage donc pas de restriction de période de chasse autre que celles pré-existantes à son éventuelle élection.
Le candidat sortant Emmanuel Macron ne s’est pas prononcé clairement sur sa position concernant les périodes de chasse autorisée. Malgré des signaux perçus comme favorable aux chasseurs, il a nommé une anti-chasse revendiquée (Barbara Pompili) qui se dit favorable à la réduction des jours autorisés pour cette pratique « territoire par territoire ».
D’autres souhaitent la limiter très clairement : ainsi, Yannick Jadot a par exemple réitéré son souhait ce Dimanche 20 Mars « d’interdire la chasse les week-ends et pendant les vacances afin que « tout le monde puisse accéder à la nature » laissant entendre qu’elle serait dangereuse pour toute autre activité à proximité. Le candidat Jean-Luc Mélenchon défend la même position.
Quant à Valérie Pécresse, son programme n’est pas clair pour les chasseurs. Elle veut aussi ménager les associations animalistes. Sans aller explicitement dans le sens des candidats hostiles à la chasse, mais souhaitant ménager les sensibilités, elle évoque la possibilité d’organiser « la cohabitation dans les zones les plus urbaines entre chasseurs et promeneurs, c’est ce qu’on fait dans ma région. Dans ma région, les forêts domaniales publiques sont interdites à la chasse le week-end ». L’hypothèse de restriction de période de chasse n’est donc pas taboue chez la candidate LR.
Quant à Valérie Pécresse, son programme n’est pas clair pour les chasseurs. Elle veut aussi ménager les associations animalistes.
POSITION VIS-À-VIS DES CHASSES TRADIONNELLES :
Durant son quinquennat, Emmanuel Macron a soutenu les chasses traditionnelles aux oiseaux. Néanmoins, en décembre 2021, les Jeunes avec Macron dévoilent leurs propositions sur la chasse dont l’interdiction de la chasse à courre (« une pratique moyenâgeuse et barbare » Ambroise Méjean, délégué général des jeunes avec Macron) ainsi que l’interdiction des lâchers de gibiers. Difficile donc de décerner une ligne claire de la part du Président-Candidat.
Le candidat de Reconquête considère de son côté que la chasse est déjà largement encadrée et que toutes nouvelles concessions aujourd’hui ouvriraient la voie à de nouvelles revendications de plus en plus excessives et restrictives contre la chasse sous toutes ses formes. Aux nouvelles réformes « liberticides », il préfère donc faire confiance aux chasseurs et aux organisations qui les représentent pour veiller à une bonne gestion de la faune sauvage, de la biodiversité et de ses habitats. Il souligne également le rôle de la Fédération nationale de la chasse, de l’Office français de la biodiversité et des Fédérations départementales des chasseurs en matière de police de la chasse, de formation et de sécurité, et encourage les nombreuses actions déjà menées.
Marine Le Pen se montre plus nuancée : même si elle souligne que cette pratique est déjà suffisamment encadrée, elle se dit « personnellement opposée à la chasse à courre » (Mars 2021) et se montre floue sur sa vision concrète de la chasse.
Le candidat de Reconquête considère de son côté que la chasse est déjà largement encadrée et que toutes nouvelles concessions aujourd’hui ouvriraient la voie à de nouvelles revendications de plus en plus excessives et restrictives contre la chasse sous toutes ses formes.
Enfin, Valérie Pécresse explique quant à elle qu’elle ne souhaite pas entraver davantage « la pêche et la chasse qui sont des libertés issues de la Révolution » Ainsi, la candidate LR s’est prononcée lors d’un échange sur un site dédié à la chasse en faveur des chasses traditionnelles tout en rappelant qu’ « il faut éviter toute cruauté inutile vis-à-vis des animaux » et qu’Il faut protéger les espèces qui sont en danger ».
AUTRES RESTRICTIONS :
Yannick Jadot a réaffirmé vouloir imposer de nouvelles restrictions : outre la question de la période de chasse, il souhaite conditionner le permis de chasse à « un examen médical tous les cinq ans », relever l’âge d’obtention du permis de chasse ou encore mettre fin à l’agrainage et à la chasse à enclos.
CONCLUSION :
La gauche assume à nouveau à l’occasion de cette élection présidentielle, son hostilité à cette activité omniprésente dans le monde rurale depuis des siècles qu’elle perçoit comme cruelle et dangereuse.
Le Candidat sortant Macron a affiché des positions et des décisions rendant difficile de cerner sa véritable vision de cette activité et par conséquent la politique qu’il appliquerait s’il était réélu.
Les candidates LR et RN se sont prononcées de façon explicite en faveur de la chasse et de son rôle au sein de l’écosystème rural. Pour autant, aucune des deux n’a fermé la porte à d’éventuelles restrictions supplémentaires au nom de la défense des animaux ou encore de la nécessaire sécurité des promeneurs en milieu rural.
A l’inverse, seul le candidat Eric Zemmour a dégagé une vision claire, cohérente et de long terme de la chasse lui reconnaissant un rôle clé dans la régulation de la faune mais l’inscrivant également comme une pratique faisant partie de notre identité, de notre culture et de notre mode de vie : « elle doit être défendue et même protégée comme élément constitutif de notre patrimoine culturel ».
Sans nul doute que les chasseurs apprécieront cette sincérité et cette clarté qui tranche avec tant d’autres candidats dont les convictions sur ce sujet semblent évoluer selon les publics et les modes médiatiques.