Tribune de Christophe Boutin publiée le 17 mars 2024 sur Atlantico.
Extraits :
Atlantico : La droite française semble faire le choix, aujourd’hui, de s’auto-effacer. Comment expliquer qu’elle ne parvienne pas à marquer les esprits, alors même qu’elle a pourtant profité d’un contexte plutôt favorable à l’issue de la séquence “loi immigration”, par exemple ?
Christophe Boutin : Cette droite que vous évoquez, c’est très concrètement le parti des Républicains, ce que l’on appelle parfois la « droite républicaine » ou la « droite de gouvernement » pour la différencier d’une « extrême droite » où le Conseil d’État et le ministre de l’Intérieur, comme nombre de commentateurs, s’obstinent à placer le Rassemblement national et Reconquête!.
Lentement mais sûrement cette droite quitte en effet peu à peu le devant de la scène politique. Cela semble étonnant pour une famille politique qui, à ce jour, dispose de la majorité au Sénat, d’une force non négligeable à l’Assemblée nationale, et dirige un nombre respectable de régions, de départements ou de communes. D’une force politique dont on entend régulièrement les représentants dans les médias, présents sur tous les grands dossiers de politique intérieure ou extérieure. Et pourtant, dans la pratique, le sentiment est que cette famille est très largement aux abonnés absents, qu’elle est incapable de définir un programme, de se choisir un leader, d’incarner quelque chose.