Migrant health issues / Sandor Csudai
Des présidents d’université ont fait part de leur opposition à certaines dispositions de la loi immigration, en particulier celle qui impose à l’étranger qui entre en France avec le statut d’étudiant de déposer une caution. Selon l’INSEE, en 2021, 87.000 titres de séjour avaient été délivrés à des étrangers qui souhaitaient étudier en France, premier motif d’immigration. Le Maroc (46.371), l’Algérie (31.032) et la Chine (27.479) occupent les premières places des pays d’origine. Les parlementaires ont souhaité imposer une caution parce qu’ils ne sont pas certains que l’étranger vienne en France uniquement pour suivre des études et surtout pas assuré qu’il quitte la France une fois celles-ci terminées d’autant plus que la dernière loi importante en matière d’immigration, la loi Collomb de 2018 a favorisé le maintien sur le territoire des étudiants une fois leurs études terminées.
Dans un entretien à la presse régionale, le président de l’Université du Mans révèle que dans son université, 18 % des étudiants sont étrangers. 42 % viennent d’Afrique et 26 % du Maghreb, concluant qu’il était fier du rôle d’ascenseur social que joue son Université. Les chiffres doivent être comparables dans les autres Universités.
Pour bien cerner le problème, il faut distinguer les trois acteurs, l’État, l’Université et l’étudiant étranger.
L’État détermine, en respectant les multiples contraintes du droit européen, la politique d’immigration. Le législateur qui exprime sa volonté souhaite s’assurer que l’étudiant étranger est bien un étudiant qui vient se former en France pour ensuite en faire profiter son pays d’origine et renforcer les liens avec notre pays. Il est après tout normal que l’État se demande si ce circuit vertueux est bien respecté. Une autre disposition de la loi apparaît, à cet égard, très intéressante. Elle demande au gouvernement de déposer chaque année devant le Parlement un bilan de l’accueil des étudiants étrangers…