À la suite du décès de Jean-Pierre Machelon, le Figaro Vox publie une tribune où les professeurs Michel Degoffe, Bruno Daugeron, Thierry Rambaud et Frédéric Rouvillois lui rendent hommage.
Extrait :
Un authentique libéral – un libéral de vieille roche, à la française, lecteur de Montesquieu, de Constant et de Tocqueville -, c’est d’abord quelqu’un qui n’est pas dupe. Quelqu’un qui, même sans le montrer, lève les yeux au ciel lorsque l’on prononce devant lui des grands mots et des formules creuses; qui sait que le pouvoir a toujours tendance à abuser, et qu’il faut se méfier de l’État, quelle que soit sa forme, même si l’on reconnaît son impérieuse nécessité au point d’avoir passé sa vie à le servir. Tel était Jean-Pierre Machelon, qui vient de disparaître à l’âge de 77 ans, avec la discrétion distinguée qui avait toujours été sa marque.
Professeur de droit public réputé, doyen d’une grande faculté parisienne, membre éminent du Conseil supérieur de la magistrature, président de nombreuses commissions de réflexion, représentant du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, c’est par sa thèse de doctorat soutenue en 1973 et publiée sous un titre volontairement provocateur, La république contre les libertés? qu’il entre avec brio et panache dans le monde universitaire en posant sa vision des institutions. Provocateur en dépit d’un point d’interrogation mais surtout révélateur d’une pensée, celle qui nourrira son œuvre d’intellectuel libéral et sa carrière de grand commis de l’État.
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