Interview de Christophe Boutin par Famille chrétienne.
Comment interprétez-vous le résultat des législatives ? C’est la première fois que les électeurs ne donnent pas la majorité à un Président qu’ils viennent d’élire.
C’est la première fois en effet. Il y avait jusqu’ici un effet d’entraînement logique de la présidentielle, d’où naissait une majorité absolue qui permettait au Président d’appliquer son programme sans aucune contrainte.
Mais c’est la première fois, aussi, que l’on reconduit un mandat après un quinquennat. La reconduction de Jacques Chirac, en 2002, s’est faite dans des circonstances spéciales, face à Jean-Marie Le Pen. Emmanuel Macron a fait une campagne très particulière, je ne dirais pas qu’il a été élu par défaut, mais enfin le fait de se retrouver contre Marine Le Pen ne l’a pas totalement desservi… Il ne s’est peut-être pas rendu compte qu’il y avait un passif à régler, et que les Français l’attendaient aux législatives.
Très confiant, il a tiré des plans sur la comète, et joué l’intermède entre la présidentielle et les législatives de manière très souple, comme il avait joué la présidentielle. En s’investissant peu, en s’engageant le plus tard possible. Et la nomination d’Elisabeth Borne et des ministres traduisait bien une volonté de continuer en l’état, sans tenir compte de ce qui s’était passé aux présidentielles ; c’est un élément qui a joué en sa défaveur. Il n’a pas réalisé l’émergence d’un « Tout sauf Macron », qui a provoqué des reports de voix de la Nupes vers le RN et du RN vers la Nupes.
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