Tribune publiée dans Le FigaroVox le 21 juin 2022.
Prise en étau entre Ensemble! et le Rassemblement national, la droite classique semble peiner à trouver sa voie, comme le montrent les déclarations plus ou moins contradictoires des derniers jours. Il lui est sans doute indispensable d’effectuer dans les mois qui viennent les clarifications qui n’ont pas été faites dans les décennies passées, et sans lesquelles on voit mal comment elle pourrait faire autre chose que continuer à subsister quelque temps encore par la seule force de ses réseaux locaux et l’enracinement de quelques élus, continuant à bouger par la vitesse acquise, comme un navire courant sur son erre, que fragiliserait chaque nouvelle vague électorale.
La première des clarifications à faire sera, bien sûr, la clarification idéologique. La droite est depuis des décennies divisée entre une tendance progressiste et une tendance conservatrice. Cette alliance a pu paraître à certains promoteurs d’un «bipartisme à la française» comme la solution à adopter face à une gauche elle-même divisée entre sociaux-démocrates et révolutionnaires, mais son caractère bancal et son obsolescence sont aujourd’hui manifestes.
Dans les temps durs qui s’annoncent, les Français veulent des discours clairs. Ils veulent que les choix politiques aient une logique autre que celle de s’adapter aux circonstances sans trop faire de vagues, pour ne pas susciter l’ire des gardiens de la doxa. Ils veulent que ces choix résultent d’un véritable projet de société, ce qu’interdit ce mélange contre-nature entre progressisme et conservatisme. On ne peut en effet souhaiter voir une société évoluer en conservant ses principaux piliers, ce qui est la base de tout projet conservateur, et considérer en même temps qu’il lui faut se projeter dans un futur nécessairement meilleur en faisant du passé table rase, comme le veulent les progressistes.
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