Interview de Christophe Boutin par Atlantico au sujet de la majorité relative d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale.
A l’exception des lois de finances que le gouvernement peut faire voter par 49.3 de toute façon, une pause dans l’obsession française de la réglementation permettrait peut-être de réfléchir à tout ce qu’il est déjà possible avec le droit existant…
Atlantico : L’Assemblée nationale est dans une configuration inédite, Ensemble est loin d’avoir une majorité et doit réfléchir à des alliances. Les membres de la majorité soulignent le risque de blocage du pays, mais à quel point est-il possible d’agir sans passer par la loi, et donc par le parlement, sur un certain nombre de sujets ?
Christophe Boutin : Blocage, c’est effectivement le terme que l’on a entendu, et qui est a priori certainement excessif. S’il s’agit de dire qu’il y aura effectivement blocage de certains choix macroniens minoritaires parmi les Français, on ne peut somme toute que s’en féliciter. Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours, avec son effet de loupe et cette majorité absolue qu’il confère si facilement au parti arrivé en tête, nous avait fait oublier la réalité de la vie parlementaire, et c’est peut-être simplement à cela que nous revenons maintenant. Effectivement, il faudra donc pour le pouvoir exécutif passer par des alliances avec d’autres partis pour bâtir des projets communs et avoir ainsi derrière lui une majorité de ces nouveaux parlementaires, représentant de manière un peu plus exacte une majorité du corps électoral qu’auparavant. Faut-il s’en plaindre ?
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