Tribune de Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois, publiée dans le numéro 4464 de Valeurs actuelles, publié le jeudi 16 juin 2022 et disponible en kiosque.
Il n’y a pas besoin d’attendre le second tour des prochaines élections législatives pour pouvoir annoncer sans crainte de se tromper que le scrutin majoritaire se montrera une fois de plus tel qu’en lui-même, incapable de fournir au pays une représentation qui lui ressemble, et qui par conséquent lui convienne : autrement dit, qui donne envie aux citoyens de renoncer à l’abstention et de considérer l’Assemblée nationale comme un contrepoids légitime face à un exécutif tout puissant.
Une fois de plus, les résultats de ce mode de scrutin seront perçus comme injustes, frustrants, sinon incompréhensibles. Comment pourrait-il en être autrement ? Avec 25% des voix, Ensemble pourrait avoir 50% des sièges, mais NUPES 30%. Avec 12% des voix, LR pourrait avoir 10 % des sièges, mais le RN seulement 5 % avec 18% des voix…
Une fois de plus, indiquent les sondages, une immense majorité de Français se serait prononcée en faveur de son remplacement par le scrutin proportionnel, si l’on avait eu la bonne idée de les consulter sur cette question. Mais une fois de plus, on a oublié la promesse et laissé traîner les choses jusqu’à ce qu’il soit à nouveau trop tard pour agir – immobilisme rendu possible par la complicité implicite d’un gouvernement soulagé de pouvoir s’appuyer sur une majorité, même artificielle, et de parlementaires peu pressés de renverser le mécanisme, même injustifiable, qui leur permet de siéger au Palais-Bourbon.
Lire la suite sur le site de Valeurs actuelles ou bien en achetant le numéro 4464 en kiosque.