Atlantico a interrogé Christophe Boutin, membre de la Fondation du Pont-Neuf, au sujet de la nomination à Matignon d’Elisabeth Borne.
Atlantico : Elisabeth Borne a donc été nommée Première ministre par Emmanuel Macron, elle succède ainsi à Jean Castex. Est-ce le paroxysme de la technocratie au pouvoir ?
Christophe Boutin: Qu’Élisabeth Borne soit une « techno » et pas une politique, je crois que nul n’en disconviendra, et sans doute pas elle. Issue des grands corps – c’est une « X-Ponts » -, elle a très rapidement travaillé dans de très nombreux cabinets ministériels, situation toujours délicate où il faut faire preuve de compétence, de disponibilité, sinon d’esprit d’équipe, au moins d’une capacité de travail en groupe, et d’un soutien indéfectible à son ministre. Devenue elle-même ce ministre, elle a ensuite montré qu’elle avait parfaitement intégré les règles de fonctionnement de cette haute administration un peu particulière. Par ailleurs, Élisabeth Borne a aussi travaillé au sein des entreprises publiques, SNCF ou RATP, pour la Ville de Paris, auprès de Bertrand Delanoë, et, sur le terrain, comme préfète de la région Poitou-Charentes et de la Vienne.
Profil techno comme son prédécesseur donc, mais un rien différent. Jean Castex, après la fac, puis Sciences Po, a intégré l’ENA et est parti à la Cour des comptes. Mais il avait aussi un ancrage d’élu local (sa mairie de Prades) qui n’existe pas chez une Élisabeth Borne qui s’apprêtait pour la première fois à se présenter devant les électeurs lors des législatives, dans la 6e circonscription du Calvados. Un Jean Castex qui était plus présent aussi dans les fonctions de coordination (au secrétariat général de l’Élysée ou dans les divers postes de délégué interministériel) mais qui n’avait pas eu l’éventail des fonctions de celle qui lui succède.
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