Atlantico a interviewé Christophe Boutin, membre de la Fondation du Pont-Neuf et Sébastien Laye, au sujet de l’avenir de la droite en France. Extraits.
Mais des questions se posent sur le plan de la tactique politique, car le bloc élitaire ou progressiste occupe maintenant un centre très élargi – et peut-être plus encore demain -, rejetant sur sa droite et sa gauche des éléments tous deux populaires ou populistes. Car, même si la gauche, et on le voit très clairement avec le nom de l’alliance qui se forme derrière Jean-Luc Mélenchon, tente une OPA sur le terme de « populaire », si ce n’est celui de « populiste », l’analyse des votes démontre en effet que c’est le RN de Marine Le Pen qui est le meilleur représentant de l’électorat populaire (CSP-, ouvriers, petits employés, peu de diplômes), quand, chez Jean-Luc Mélenchon, il s’agit beaucoup plus d’un mélange de fonctionnaires, d’enfants des « gagnants de la mondialisation » habitant les métropoles et qui font leur crise d’adolescence à l’extrême gauche, entre détestation du fric de papa et wokisme, et de jeunes issus des « cités » qui entendent profiter de l’appel d’air.
La droite de demain sera donc populaire, mais cela ne saurait suffire. C’était d’ailleurs un des thèmes de la campagne d’Éric Zemmour que de tenter de fédérer des éléments du bloc populaire et d’autres du bloc élitaire autour de la notion d’identité – d’où l’accent mis dans sa campagne sur cette notion, liée selon lui, de près ou de loin, à l’évolution de l’immigration dans notre pays. Pour autant, l’alliance ne s’est pas faite sur son nom au premier tour de la présidentielle, même si elle s’est faite, partiellement au moins, dans les urnes au second tour. Est-ce à dire que l’alliance entre « bourgeoisie » et « peuple » n’a aucune chance de se faire ? Que la première finira toujours par céder aux sirènes du libéralisme et de la mondialisation, et à voter sans états d’âme pour un Emmanuel Macron qui a amélioré l’état de son portefeuille, la chose qui lui importerait le plus ? Qu’elle aurait raison d’ailleurs de se défier d’un peuple qui ne serait que revendications égalitaristes et envieuses ?
Lire l’intégralité de l’interview sur le site d’Atlantico.