Si la nécessité de mettre fin au réchauffement climatique fait l’unanimité parmi les candidats à la présidentielle, force est de constater qu’ils ne se sont pas encore mis d’accord sur la méthode pour y parvenir.
Au-delà de la question du nucléaire qui cristallise déjà une grosse partie du débat, les éoliennes constituent également un véritable point d’achoppement entre les candidats, de leur opposant le plus ferme, Eric Zemmour, qui souhaite y mettre fin totalement à Yannick Jadot, dont le programme en la matière en fait le champion toute catégorie.
Les éoliennes constituent également un véritable point d’achoppement entre les candidats, de leur opposant le plus ferme, Eric Zemmour, qui souhaite y mettre fin totalement à Yannick Jadot, dont le programme en la matière en fait le champion toute catégorie.
A ce jour, la France est dotée très majoritairement d’éoliennes terrestres répandues principalement dans les Hauts-de-France, le Grand Est et l’Occitanie, pour une capacité de 17,8 GW contre 3,6 GW fin 2008, soit une augmentation de 460 % en près d’une décennie. Une éolienne offshore est également en service au large du Croisic, en Loire-Atlantique, tandis qu’une douzaine de projets sont en cours de construction le long de la côte atlantique et en méditerranée.
Fin mars, la filière éolienne et le gouvernement ont en effet annoncé un investissement de 40 milliards d’euros d’ici 2035 comprenant notamment une cinquantaine de parcs éoliens en mer à l’horizon 2050.
L’implantation de ces géants de métal continue néanmoins de faire polémique. Pas moins de 1300 associations sont ainsi nées pour dénoncer les conséquences de l’installation de parcs éoliens à travers le territoire. Leurs arguments sont multiples, allant de l’enlaidissement des paysages à la dévalorisation des actifs immobiliers à proximité, des conséquences néfastes sur la santé humaine à la destruction de la biodiversité, sur terre et sur mer, provoquée aussi par les centaines de tonnes de béton armé enfouies définitivement dans les sols. Une inquiétude qui grandit au fil du temps, comme la taille de ces éoliennes dont les prototypes pourront atteindre dans le futur jusqu’à 500 mètres de hauteur.
Pas moins de 1300 associations sont ainsi nées pour dénoncer les conséquences de l’installation de parcs éoliens à travers le territoire.
Marine Le Pen a ainsi estimé qu’il s’agissait d’une « nuisance visuelle pour les gens dont le prix des domiciles baisse ».
Outre le « saccage de nos paysages et de notre biodiversité », Eric Zemmour dénonce le fait qu’il s’agit d’une source d’électricité intermittente, c’est-à-dire qu’elle nécessite de se tourner vers des sources carbonées pilotables comme le gaz ou le charbon lorsqu’il n’y pas de vent pour les faire tourner.
Selon le candidat Reconquête, l’éolien serait donc une aberration écologique puisqu’elle nous contraindrait à utiliser des énergies carbonées en plus de remettre en cause notre souveraineté énergétique, à l’image de l’Allemagne qui est aujourd’hui obligée de se tourner vers le gaz russe et américain et de faire marcher ses centrales à charbon.
Selon le candidat Reconquête, l’éolien serait une aberration écologique puisqu’elle nous contraindrait à utiliser des énergies carbonées en plus de remettre en cause notre souveraineté énergétique.
La composition de ces éoliennes nourrit également la polémique. La fabrication et l’implantation d’une éolienne nécessitent en effet d’importer des matériaux rares produits à l’étranger, ce qui provoque des émissions de CO2 supplémentaires. Ces importations font d’autant plus débat au vu du déficit commercial de la France, 86,5 milliards d’euros en 2021, le plus élevé de tous les pays de l’OCDE.
D’autres candidats se présentent à l’inverse comme les grands champions de l’éolien, avec des objectifs de déploiement massif aussi bien sur terre que sur mer. Jean-Luc Mélenchon prévoit ainsi de « doubler l’éolien, qui pourra compter d’ici 2050 sur environs 18 500 éoliennes terrestres et 3 000 en mer », tandis que Yannick Jadot souhaite, « en plus des 7 parcs éoliens en mer à venir » déployer « 7000 éoliennes terrestres supplémentaires avant 2027, réparties équitablement sur le territoire et implantées dans le respect des paysages, de la biodiversité et des habitants. ». De même, Emmanuel Macron prévoit de « poursuivre l’implémentation de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050 ».
Jean-Luc Mélenchon prévoit ainsi de « doubler l’éolien, qui pourra compter d’ici 2050 sur environs 18 500 éoliennes terrestres et 3 000 en mer ».
Ils font ce choix en considérant qu’il s’agit d’une énergie 100 % renouvelable, indispensable au vu de nos besoins en électricité.
Yannick Jadot est le seul à émettre des doutes quant à l’impact des éoliennes sur la biodiversité, sans pour autant proposer de mesures concrètes pour y remédier. Les programmes de ces candidats ne proposent pas non plus d’alternative décarbonée actuelle pour pallier les besoins en énergie lorsque les éoliennes ne fonctionnent pas.
Certains candidats sont plus prudents. Valérie Pécresse souhaite qu’ « aucun projet d’éoliennes ne se fasse sans l’accord des populations », ce qui pourrait bloquer les projets futurs sous réserve que cette décision revienne effectivement à la population locale à l’issue d’un processus démocratique dépourvu d’interférence de la part de ceux qui ont intérêt à les voir aboutir, les entreprises, les promoteurs et les investisseurs.
Marine Le Pen propose pour sa part de faire un point en instaurant « un moratoire sur la construction de toute nouvelle éolienne, sur terre ou mer » au printemps 2022.
Un seul candidat s’oppose à ce jour à l’éolien. Eric Zemmour propose de mettre fin « à tous les projets d’éoliennes actuels et futurs, sur terre comme sur mer ».
Un seul candidat s’oppose à ce jour à l’éolien. Eric Zemmour propose de mettre fin « à tous les projets d’éoliennes actuels et futurs, sur terre comme sur mer », pour se tourner vers d’autres sources d’énergie renouvelables (hydroélectricité, géothermie, etc.) en plus du nucléaire.