Atlantico a interviewé Christophe Boutin, membre de la Fondation du Pont-Neuf, au sujet de la volonté d’Emmanuel Macron de créer un nouveau ministère de la citoyenneté en cas de victoire à la présidentielle.
Atlantico : S’il est réélu, selon l’Obs « Emmanuel Macron a bien l’intention de ne pas revivre le mouvement des « Gilets jaunes ». Plutôt que de renouveler les grands débats qu’il avait lancés, il compte mettre en œuvre des initiatives citoyennes qui pourraient être pilotées par un ministère de la Citoyenneté. Ces initiatives dites citoyennes dont on a vu l’émergence pendant le quinquennat n’accentuent-elles pas le renoncement à la politique en essayant de rénover la démocratie participative ?
Christophe Boutin : Précisons d’abord que le ministère de la Citoyenneté, ministère délégué auprès du ministère de l’Intérieur, a été depuis 2020 confié à Marlène Schiappa. Ce ministère était censé travailler, d’abord, sur les sujets de l’intégration, de la lutte contre les discriminations ou de la laïcité, bref sur des thématiques visant à retisser un lien social qui va en se dégradant année après année. Il devait ensuite s’intéresser aux questions de l’acquisition de la nationalité française, de l’animation de la vie associative, de la politique d’engagement des citoyens dans le cadre des élections, autrement cette fois relancer le processus démocratique en faisant de chaque français un citoyen actif.
On ne peut que faire un double constat d’échec de ce ministère. D’abord, dans sa dimension de reconstruction du lien social, dans une société qui n’a jamais été autant divisée. Le quinquennat d’Emmanuel Macron a vu l’explosion des revendications communautaristes les plus diverses, conduisant à une déconstruction de notre langue ou de notre histoire de France, entre statues que l’on veut faire disparaître ou noms de rues que l’on change. Le passé du pays n’étant plus présenté, dans le peu de programmes d’histoire encore présents, que comme un passif, on comprend aisément que cela ne pousse pas de nouveaux arrivants à rejoindre une communauté qui doit avant tout expier ses innombrables crimes et ses « privilèges », et qui, selon le Président, n’a même pas été capable de créer une « culture française ».
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