Tribune de Laurence Trochu publiée le 1er mars 2024 parue chez Boulevard Voltaire.
Extraits :
Il arrive que l’actualité aligne les planètes les moins rassurantes.
Pendant que le Sénat français mettait la dernière touche au texte qui fera entrer l’avortement par la grande porte dans la Loi fondamentale, le Parlement européen, sous l’effet d’une écrasante majorité PPE (Parti populaire européen), a voté, ce mercredi, une résolution beaucoup moins anodine qu’il ne pourrait paraître sur le « Rapport 2023 de la commission sur l’État de droit ».
Derrière l’État de droit, la morale progressiste
Préjugeant que les nations européennes se définiraient par une société patriarcale, homophobe, raciste et sexiste, les progressistes se donnent pour mission d’imposer une nouvelle morale basée sur trois principes : la négation de l’altérité sexuelle, dans le prolongement de la théorie du genre, avec, a contrario, la sacralisation de l’orientation sexuelle que le sujet se donne ; la théorie critique de la race, qui considère que tout Blanc est structurellement raciste et que les personnes « de couleur » sont infailliblement ses victimes ; et la préférence pour les croyances et les mœurs des « minorités », au premier chef celles de l’islam, perçues comme équivalentes en valeur et en légitimité à celles qui ont forgé l’Europe. Pour couronner le tout, « l’intersectionnalité » permet et même exige, entre ces trois aberrations, une « convergence des luttes ».
Le rapport 2023 illustre la dérive de « l’État de droit » dans les institutions européennes. Ainsi, le paragraphe 63 demande à tous les États membres de reconnaître les unions homosexuelles. Plusieurs paragraphes appellent à faire des droits LGBTQI+ une priorité politique. Le paragraphe 67 demande que l’avortement soit reconnu comme un droit fondamental dans la Charte européenne des droits fondamentaux. Autant de revendications idéologiques qui n’ont rien à voir avec l’État de droit et remettent gravement en cause la souveraineté de chaque État-nation dans son pouvoir de faire les lois et, selon l’expression d’Edith Stein, « d’être lui-même auteur de son droit »…
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