Cnews [MIGUEL MEDINA / AFP]
Tribune de Christophe Boutin publiée le 27 décembre 2023 dans le FigaroVox. Extraits : Les analyses de Patrick Buisson, qui vient de nous quitter, restent d’une grande actualité. Loin de l’approche cynique dénoncée par certains, cet anticonformiste proposait en effet une réflexion d’une grande profondeur touchant à la fois aux fondements de nos sociétés et à leur transcription dans la politique de notre temps. Il fut ainsi pendant des décennies le partisan d’une «union des droites» dont la nécessité aurait résulté de deux éléments. Le premier était le fractionnement historique des droites françaises en trois tendances décrites par René Rémond, légitimiste, orléaniste et bonapartiste, ce que l’on pourrait traduire de nos jours par conservatrice, libérale et populiste, des tendances différentes mais complémentaires. Le second était la réponse à l’interdiction faite par la gauche de toute alliance avec le Front national, «barrage républicain» national ou local fragilisant depuis les années 80 les chances de succès électoral de la droite. Une union peut être une alliance tactique d’appareils ou la reconnaissance de convergences intellectuelles, et pour Patrick Buisson on pouvait sans doute s’allier avec n’importe qui, mais pas sur n’importe quoi. S’il était un remarquable analyste des sondages politiques, c’est en effet parce qu’il était avant tout un historien des mentalités sachant déceler les conséquences politiques de leur évolution. Sa psychanalyse de la France de l’Occupation a marqué, comme ses deux ouvrages consacrés aux bouleversements de l’après Seconde Guerre mondiale, dont le premier au titre explicite : La fin d’un monde. Pour Patrick Buisson, au-delà de la réponse à ses attentes économiques, la politique doit tenir compte d’autres aspects du zoon politikon, et notamment de ses besoins d’appartenance communautaire ou de participation au sacré […] Lire la suite sur Figaro.