Dans le FigaroVox, Frédéric Rouvillois rappelle «la nature singulière de la royauté» face au nouveau livre du prince Harry Spare (Le Suppléant).
Il y a des titres qui ne disent rien, ou qui ne veulent rien dire, et d’autres qui disent tout, et même un peu plus. Tel est le cas de celui du livre du prince Harry, Le Suppléant. À lui seul, il révèle à la fois le génie de l’éditeur, qui a deviné quelles cordes sensibles il devait faire vibrer pour assurer à son produit un succès de librairie, et la triste position de l’auteur, pauvre petit prince perdu dans le vaste monde, balloté entre l’amertume, le ressentiment et l’incompréhension.
Ce que Harry semble avoir oublié, et ce que ne saisissent peut-être pas non plus ceux qui se rueront bientôt dans les supermarchés pour acheter son livre, c’est la nature singulière de la royauté. Alors que la République se définit comme le rapport d’un peuple avec lui-même, et le césarisme, dans sa version gaullienne, comme le rapport d’un peuple et d’un homme, ce qui caractérise la royauté, c’est le rapport d’un peuple et d’une famille: ou plus exactement, le rapport entre les familles qui constituent le peuple et celle qui les réunit, les représente depuis des temps immémoriaux et, si tout va bien, les représentera encore dans les siècles à venir.
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