Tribune publiée par Jérôme Besnard dans Le FigaroVox, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en Roumanie.
La visite du président de la République française en Roumanie, dans un contexte de guerre sur le sol ukrainien, parachève le retour au premier plan de la France en Roumanie. On sait en général que l’empereur Napoléon III avait tenu sur les fonts baptismaux l’union des principautés de Moldavie et de Valachie, matrice de la Roumanie moderne. On se souvient parfois que le général Berthelot libéra Bucarest en novembre 1918. On relit volontiers et avec nostalgie les ouvrages de Paul Morand (Bucarest) et Roger Vercel (Capitaine Conan) consacrés à la Roumanie. Avec la Yougoslavie, la «Grande Roumanie», comprenant désormais la Transylvanie enlevée à la Hongrie en 1918, sera une des pièces maîtresses de la diplomatie française en Europe durant l’entre-deux-guerres. Les évènements de la Seconde Guerre mondiale et surtout la vitrification stalinienne de la Roumanie à partir de 1947 devaient contrarier ces liens politiques, économiques et culturels. Il faudrait attendre la visite triomphale du général de Gaulle en Roumanie au mois de mai 1968 et les velléités – toutes relatives – d’émancipation de Ceausescu vis-à-vis de Moscou pour faciliter quelques années durant les échanges entre les deux pays.
La révolution de décembre 1989, organisée par le Kremlin et vaste champ de désinformation, réveilla pour quelques mois l’intérêt des Français pour sa sœur de l’Est. Hélas, l’élan brisé – par les mineurs de Ion Iliescu – de la jeunesse roumaine et le désengagement de l’Europe orientale acté par François Mitterrand, laissant volontiers le champ libre aux intérêts allemands, devaient installer un désintérêt et une indifférence de l’opinion française pour ce pays dont Jacques Chirac facilita heureusement l’entrée dans l’Union européenne.
Certaines entreprises françaises de premier plan ont facilité ces dernières années notre diplomatie économique: Orange dans les télécommunications, la Société générale au plan bancaire et Renault-Dacia dans l’automobile par exemple. On pourrait multiplier les exemples.
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