Les Républicains et le Rassemblement National sont arrivés loin derrière la majorité sortante et la Nupes lors du premier tour des législatives. Au second tour, le RN devrait pâtir du mode de scrutin. Les Républicains, le RN et Reconquête ont peiné à se faire entendre au cours de la campagne, marquée par le duel entre la majorité présidentielle et l’alliance de gauche Nupes. Analyse de Christophe Boutin pour Atlantico.
Christophe Boutin : La place du Rassemblement national au premier tour de ces élections législatives traduit son enracinement, et ce sur un territoire plus large que celui qui était classiquement le sien. En effet, n’ayant pas bénéficié comme NUPES de « l’effet booster » d’une alliance, le RN a disparu des écrans dès le soir du second tour de l’élection présidentielle, les médias ne cessant ensuite de présenter la future élection comme un duel entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier ayant tactiquement réussi ce que Marine Le Pen n’a pas souhaité faire. Pour autant, malgré cela, preuve est faite que Marine Le Pen et/ou le Rassemblement national disposent d’un socle électoral qui leur sont fidèles. On l’a vu lors de l’élection présidentielle, alors qu’un concurrent était apparu à droite, et cela se confirme avec ces élections législatives.
Concernant les prévisions de sièges, celles-ci sont largement différentes, LREM pourrait avoir entre 260 et 360 sièges, la NUPES entre 150 et 200, mais le RN n’est pas sûr d’avoir un groupe parlementaire, contrairement à LR arrivé quatrième avec 10,42%. Qu’est-ce qui explique cette asymétrie dans les prévisions de sièges, notamment avec la gauche et l’extrême gauche ?
Nous retrouvons ici en grande partie une des caractéristiques de notre mode de scrutin. Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours favorise en effet de manière très classique le ou les partis qui sont arrivés en tête, et écrase les partis « secondaires » du scrutin. Certes, ce n’est pas tout : il faut aussi tenir compte des « barrages républicains », de la capacité à attirer au second tour… Mais c’est essentiel.
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