L’Incorrect a interviewé Frédéric Rouvillois au sujet du concept d’autonomie de la Corse évoqué par Gérald Darmanin.
Concrètement, que signifierait l’« autonomie » de la Corse évoquée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ?
C’est un mot relativement flou qui peut avoir plusieurs acceptions. Étymologiquement et pratiquement, l’autonomie signifie se gouverner soi-même, donc d’adopter les principales règles applicables sur son territoire. Cette autonomie corse rejoindrait ce qui se fait en Sardaigne ou en Sicile, ou encore dans les provinces espagnoles. Certes, le terme de loi me gêne un peu car en droit français, la loi est une norme qui est adoptée par le Parlement. Toujours est-il que les promoteurs de cette autonomie souhaitent permettre à la Corse d’adopter des règles d’un niveau élevé, qui seraient éventuellement qualifiées de lois particulières et qui dérogeraient aux lois nationales, mais qui seraient malgré tout situées dans le cadre constitutionnel français.
Il faut bien distinguer l’autonomie de l’indépendance, qui sont de nature différente et dont les conséquences ne seraient pas les mêmes. L’autonomie n’implique pas un transfert total de souveraineté et n’implique pas la naissance véritable d’un État. À l’inverse, indépendante, la Corse deviendrait un État au sens classique du terme, totalement détaché de la France, qui pourrait rejoindre les instances internationales.
Dans quelle mesure serait-ce un revirement par rapport à notre organisation institutionnel actuelle, marquée par l’uniformisme jacobin ?
Par rapport à la vieille thématique jacobine, c’est évidemment une évolution très considérable, qui peut paraître radicale en comparaison à la France d’il y a un siècle.
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