Tribune publiée sur le site de Causeur.
Alors que sa frange impeccablement laquée, ses bonnes manières, sa gestuelle bourgeoise et son look BCBG semblaient l’enfermer à tout jamais dans la catégorie des conservateurs, Valérie Pécresse déclarait il y a quelques semaines aux journalistes du magazine LGBT Têtu qu’elle avait toujours appartenu à la « frange progressiste » de la droite modérée.
En réalité, ce n’est pas la première fois que l’on utilisait le terme « progressiste » pour la qualifier : en 2017, le magazine Le Point lui attribuait déjà « le flambeau de la droite progressiste » ; en 2021, une coalition hétéroclite dirigée par la maire du neuvième arrondissement Delphine Bürkli publiait une tribune dans l’Opinion se concluant par une formule inspirée : « Le progressisme, pour nous, sans aucun doute, c’est Valérie Pécresse. » Mais cette fois-ci, c’est elle-même qui revendique l’étiquette, au point de susciter l’étonnement perplexe des journalistes : « Peut-on vraiment croire Valérie Pécresse ? ». C’est elle qui le proclame, alors que son principal concurrent à l’élection présidentielle, l’actuel chef de l’État, n’a cessé depuis 2016 de se revendiquer du progressisme, jusqu’à en faire le fil d’Ariane de son quinquennat – tout en vouant aux gémonies les autres, ceux qui ne méritent pas ce titre de gloire et qu’il qualifie tantôt de populistes, tantôt de nationalistes ou de conservateurs. C’est ainsi qu’avant même de savoir si l’on peut « vraiment la croire », on est tenté de s’interroger sur ses raisons : pourquoi donc la candidate LR a-t-elle jugé utile de revendiquer son appartenance à ce courant, au risque de fâcher une partie de son électorat potentiel, de susciter une moue dubitative chez les autres, et de créer chez tous le sentiment déplorable qu’il n’y a aucune différence significative entre elle, et celui dont il faudrait autant que possible se démarquer, le président Macron ?
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