Dans Le Figaro du 17 février, Eugénie Bastié recense le dictionnaire du progressisme, publié aux éditions du Cerf.
Le Progrès est-il une idée morte en Occident ? Pour répondre à cette question, la lecture du Dictionnaire du progressisme publié par les Éditions du Cerf sous la direction des universitaires Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard s’avère indispensable. Le trio s’était déjà illustré par la publication d’un Dictionnaire du conservatisme en 2017, puis d’un Dictionnaire des populismes en 2019. Conservatisme, populismes, progressisme, tels sont en effet les trois forces structurantes de la recomposition politique en cours qui vient effacer un clivage droite-gauche devenu obsolète.
Mais, si on trouve des traces de la mentalité conservatrice ou de la réaction populiste dès l’Antiquité, la foi progressiste n’est pas une attitude vieille comme le monde à l’égard de la nouveauté, mais une construction théorique datée historiquement. C’est une idéologie née au siècle des Lumières – même si ses prémices se lisent dès l’humanisme – qui consiste à croire à un sens de l’histoire, à une perfectibilité indéfinie de la nature humaine, à une amélioration continue des conditions de vie de l’humanité par la voie d’une application du rationalisme à la chose politique. En son cœur, le progressisme se définit comme une vision de l’histoire ou «tout est en perpétuel mouvement, poussé en avant par les forces progressistes» (Roger Scruton) qui fonde une forme de religion de substitution. «Nous croyons au progrès indéfini comme on croyait jadis à la chute originelle», relevait finement Hippolyte Taine dans Les Origines de la France contemporaine.
De l’«Abbé de Saint Pierre», l’apôtre des Lumières, à «Zorglub» le savant fou de Franquin, cet abécédaire nous permet de parcourir – avec un regard critique assumé – cinquante nuances de progressisme.
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