Christophe Boutin interrogé le 15 février 2024 par Atlantico Extraits : Atlantico : Ce mardi 13 février 2024, la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, s’est attirée les foudres de sa majorité, parce que jugée trop clémente avec le Rassemblement national. Peut-on encore penser que la stratégie du cordon sanitaire est efficace aujourd’hui, quand il s’agit de limiter la montée des populismes… en France comme ailleurs ? Christophe Boutin : Rappelons si vous le voulez bien très brièvement les choses. Devant l’Assemblée nationale, lors des débats sur un projet de loi gouvernemental concernant la lutte contre les dérives sectaires – ce qui est amusant au vu de ce qui va suivre -, la présidente de séance a présenté deux amendements proposés par un député du Rassemblement national. Comme c’est le cas lorsqu’il s’agit de propositions venant de cette formation, ostracisée au Parlement, la rapporteure du texte, macroniste, a donné un avis défavorable. Or, drame pour l’assemblée, la secrétaire d’État, chargé de la citoyenneté et de la ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui présentait le texte, a choisi de donner de ce qu’on appelle un « avis de sagesse » – c’est-à-dire, en droit parlementaire, que le gouvernement n’a donné, ni avis favorable, ni avis défavorable sur les amendements proposés, s’en remettant à « la sagesse » des parlementaires présents. Le simple fait de ne pas refuser systématiquement des amendements venant du RN a alors causé une crise au sein du groupe Renaissance, dont le président, Sylvain Maillard, a demandé une suspension de séance avant de descendre pour s’indigner devant la ministre de son choix. La séance a ensuite repris, les amendements présentés par le RN ont été repoussés, mais d’autres parlementaires se sont indignés de la collusion du gouvernement avec l’extrême droite. Fin du psychodrame.
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