Tribune de Christophe Boutin publiée le 13 novembre 2023 dans le FigaroVox.
Extraits :
Les leçons à tirer de la marche pour la République et contre l’antisémitisme de ce dimanche 12 novembre concernent finalement plus les débats qui l’ont précédé que son ampleur. Qu’une forte mobilisation se fasse autour des valeurs auxquelles adhère l’immense majorité des Français n’a en effet heureusement rien de surprenant. Pour autant, la nécessité de mieux prendre en compte le réel en politique pourrait conduire à des clarifications… Et donc à faire vraiment de la politique.
Car le réel a fait son retour ces derniers jours sur trois plans. Le premier est l’appréciation portée sur le Rassemblement national. Pour nombre de nos concitoyens, le RN c’est Marine Le Pen, qui affirme sa propre ligne politique depuis vingt ans, et Jordan Bardella, au premier plan dans cette formation depuis six ans. Les condamnations de Jean-Marie Le Pen datent-elles de trente ans, pour certains l’âge de leurs parents, et la création du Front national de cinquante ans, celui de leurs grands-parents. Exclure aujourd’hui le parti d’un arc républicain auquel le nombre grandissant de ses élus le rattache naturellement supposerait donc une actualité qui le justifie, quand rien dans son fonctionnement actuel ne le permet.
Dans son remarquable Qui est l’extrémiste ? Pierre-André Taguieff donne les conditions cumulatives et objectives d’une appartenance à l’extrême droite comme catégorie politique : «le recours effectif à la violence en vue de la prise du pouvoir, le projet explicite d’instaurer une dictature […] et l’existence d’un programme comportant des mesures jugées xénophobes, racistes et antisémites et, plus généralement, injustement inégalitaires et discriminatoires». […] .
Lire la suite de l’article sur Figaro