Interview de Christophe Boutin dans Atlantico sur les « Les bases d’un accord » après l’entretien sur la réforme des retraites entre Bruno Retailleau, Éric Ciotti, Olivier Marleix et Elisabeth Borne à Matignon.
Atlantico : « Les bases d’un accord sont posées » sur la réforme des retraites ont expliqué Bruno Retailleau, Éric Ciotti et Olivier Marleix en sortant de leur entretien avec Elisabeth Borne à Matignon. Pourtant cette réforme ne fait pas consensus chez LR et à droite. Xavier Bertrand, Aurélien Pradié ou encore David Lisnard se sont exprimés contre. Et des personnalités comme Alexandre Devecchio ou Eugénie Bastié également. De quoi cela témoigne-t-il ? Qui à LR est favorable à cette réforme ? Quelles sensibilités s’expriment ?
Christophe Boutin : Vous évoquez ici des gens différents. Nous trouvons assez logiquement dans les élus qui considèrent qu’il y a une possibilité pour les Républicains de voter le texte gouvernemental ceux qui, actuellement, jouent un rôle important au sein du parti, que ce soit à sa tête ou à celle de ses groupes parlementaires, à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ce sont eux qui ont été entendus par la Premier ministre, eux qui ont pu présenter leurs attentes, eux qui sont à même d’estimer avoir ou non été écoutés. Les autres élus que vous citez, quand bien même ont-ils des rôles politiques importants (président de région, président de l’AMF) ne sont pas « aux commandes » de leur formation, et ont peut-être partiellement au moins besoin de faire entendre une voix différente pour exister. Mais ce n’est pas le seul élément d’explication de ces voix différentes, car il y a ici aussi des sensibilités politiques différentes.
Commençons par Xavier Bertrand et Aurélien Pradié. D’une part, l’élu du Nord comme celui du Lot sont confrontés à la pression du Rassemblement national sur leur électorat, notamment au travers de l’impact de sa thématique sociale. C’est une autre raison de leur choix, mais, « idéologiquement » cette fois, il faut aussi tenir compte de la dimension de « gaulliste social » qu’a toujours voulu avoir Xavier Bertrand et que revendique volontiers lui-aussi son jeune collègue. Le tout explique leurs réserves sur une réforme dont ils estiment qu’elle ne prend pas assez en compte certains éléments – c’est en particulier le cas des « carrières longues ». Ils pensent donc qu’Elisabeth Borne pourrait faire encore quelques concessions, des concessions qui pourraient apparaître très clairement comme étant la conséquence de pressions non seulement des Républicains, mais aussi, et surtout, de leur ligne politique au sein de leur parti. De telles concessions, bien reçues par les électeurs, leur redonneraient ainsi, à l’extérieur du parti comme en son sein, une plus grande visibilité.
Lire la suite sur Atlantico