Sociétal, le média de l’Institut de l’Entreprise publie un entretien avec Chantal Delsol sur le mode d’enseignement Français.
Extrait :
SOCIÉTAL.- De quelle éducation nationale la France devrait-elle rêver ?
Chantal Delsol.- L’Éducation Nationale est aujourd’hui un grand vaisseau ivre, et les enfants en sont les premières victimes. Pour quelles raisons, alors que nous avons de si hauts potentiels, une si grande tradition en termes de transmission, et des aspirations sincères à l’égalité des chances ? Je pense que l’Education Nationale a été littéralement détruite par le centralisme et par le fonctionnariat. Ce système tellement bureaucratique et si loin des préoccupations humaines du terrain, engendre l’immobilisme, le gaspillage, et chez les enseignants la paresse et/ou le découragement. Il coute très cher et il est inefficace – nous avons, par rapport aux pays voisins, une école qui coute plus cher et qui se trouve en queue des critères de valeur internationaux. Tout bureaucratie d’ampleur considérable paye très peu ses salariés inamovibles : en URSS, les gens avaient souvent deux jobs pour arriver à joindre les deux bouts.
Nous sommes dans une situation analogue. Nos enseignants sont sous-payés et un certain nombre d’entre eux profite du système par absences répétées, double job etc. Comment leur en vouloir ? Le système ne tient que parce que ce métier suscite des vocations et des passions : un certain pourcentage de nos enseignants, pourcentage inévaluable, sauve le navire ivre par sa passion du métier et son dévouement aux enfants. Mais quel gâchis ! Par ailleurs l’école centralisée est propice à l’accueil des idéologies les plus extrêmes, qui y font leur nid comme un rat dans un gruyère. C’est pourquoi on a essayé partout des méthodes invraisemblables et complètement idéologiques, donc destructrices.
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