Atlantico publie une interview de Christophe Boutin, membre de la Fondation du Pont-Neuf, au sujet des questions médicales.
Extraits :
Le gouvernement a décidé sur la recommandation des autorités médicales et scientifiques de ne pas réintégrer les soignants non vaccinés. La non-réintégration est-elle purement une décision politique que le gouvernement se refuse de trancher en s’abritant derrière les avis des autorités scientifiques et médicales ?
Christophe Boutin : En effet, le ministre de la santé, François Braun, a décidé de suivre la proposition de la Haute Autorité de Santé conduisant à ne pas réintégrer les soignants non vaccinés dans les structures médicales. On ne peut parler ici de décision politique, puisqu’elle s’est fondée sur la proposition d’une structure scientifique, et ce après audition de différents médecins pour écouter des avis, soit favorables à la réintégration, soit défavorables à cette dernière. Il y a donc eu débat devant l’autorité scientifique, puis proposition d’une solution au politique, qui a finalement fait son choix en étant ainsi techniquement éclairé, et en ce sens, la procédure suivie semble ici tout à fait légitime.
Mais si on ne peut parler de choix « purement politique », le Quotidien du médecin a publié les avis de cinq d’entre eux devant la HAS, et l’on remarque qu’une part des arguments présentés par les scientifiques visaient à savoir si la réintégration de ces soignants non vaccinés permettait ou non de résoudre la crise que connaît notre système de santé. Est-ce un nombre important de personnels, qui pourraient alors soulager la pression pesant sur les structures hospitalières, ou est-il trop faible pour répondre à cette demande – qui est aussi une demande politique, la santé étant au cœur des préoccupations des Français ?
Scientifiquement, la seule vraie question semble être celle de l’éventuelle sur-contamination que causeraient des personnels non vaccinés par rapport aux vaccinés, et la gestion hospitalière en terme de flux de personnel est autre chose. Certes les médecins ont vocation à s’interroger aussi sur les capacités qu’ils ont à mener à bien les missions qui leur sont confiées, mais on fait cette fois une balance entre les risques éventuels de sur-contamination et les avantages de l’augmentation du nombre de soignants qui est de plus en plus politique et de moins en moins scientifique. Où l’on voit que les deux semblent difficilement dissociables.
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