Texte publié par Christophe Boutin dans Atlantico le 23 décembre 2021
Bien des évènements ont marqué l’année 2021, comme par exemple l’évolution de la réponse gouvernementale à la crise sanitaire et l’enfermement progressif des Français dans un nouveau monde fait de contraintes et d’atteintes aux libertés, toutes présentées comme les indispensables conditions d’un retour à « la vie d’avant » dont certains commencent à douter, tant il semble à craindre que plus rien, justement, ne soit « comme avant ».
Mais c’est un autre élément que nous voudrions retenir en nous tournant vers l’année écoulée, cette libération de la parole qui n’est certes pas complète, tant elle est encore sous surveillance judiciaire, mais qui s’est au moins un peu affranchie du contrôle imposé par un monde intellectuel univoque. Le contrôle de ces « grande plumes » des médias, dont les éditoriaux donnent le « la » du bon ton idéologique pour certains depuis trente ou quarante ans, de ces universitaires de renom qui semblent tout droit sortis des romans de David Lodge et dont chaque ouvrage fait se pâmer les premiers, mais aussi et surtout de l’immense masse de leurs affidés, qui va de ces tacherons sans âme recopiant les dépêches de l’AFP à ceux qui transformant leurs cours en tribunes, de l’université à la maternelle – puisque c’est maintenant dès l’âge le plus tendre qu’il s’agit d’éduquer à la lutte contre les inégalités. Bref, le contrôle social de ces « intellectuels organiques » gramsciens qui, jusqu’il y a peu, régnaient sans partage.
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