Article publié par Benoît Dumoulin dans France catholique.
Le 29 juin, le Conseil d’État a rendu un arrêt très attendu sur le port du hidjab dans les compétitions de football féminin. Contrairement à l’avis du rapporteur public, la haute juridiction administrative a estimé que l’interdiction du voile par la Fédération française de football se justifiait par la nécessité de garantir le bon déroulement des matchs et de prévenir tout risque d’affrontement ou de confrontation sans lien avec le sport.
Il s’agit là d’une décision de bon sens. Le sport doit rester un lieu préservé de toute pollution idéologique. Or, tout affichage revendicatif, comme le port du voile islamique, ferait entrer la politique dans la sphère sportive. Il existe si peu d’espaces soustraits à l’emprise des idéologies dans la société qu’il est bon de chercher à les préserver !
Le rêve des révolutionnaires
Pour autant, il serait illusoire de vouloir instaurer une neutralité totale de l’espace public, notamment sur le plan religieux. C’est pourtant le travers de ceux qui utilisent les outrances des revendications islamiques pour justifier l’éradication du fait religieux de l’espace public. Ce genre d’amalgames conduit par exemple à assimiler à de la provocation les signes de croix faits par certains joueurs avant une compétition sportive, au même titre que le port du hidjab.
En fait, l’erreur consiste à considérer que c’est le caractère religieux du voile islamique qui pose problème dans l’espace public. Dans ces conditions, toute expression publique du fait religieux devrait être proscrite, sans distinction aucune : c’est le vieux rêve des révolutionnaires et de leurs héritiers. « Organiser l’humanité sans Dieu et sans roi », disait Jules Ferry à la fin du XIXe siècle…
En réalité, si le voile islamique pose problème, c’est qu’il est la marque d’une culture qui ne considère pas la femme comme l’égale de l’homme, et voile celle-ci au lieu d’éduquer l’homme à la maîtrise de ses passions, comme l’a fait la civilisation européenne depuis l’amour courtois. C’est aussi qu’il est la manifestation visible d’une volonté d’islamiser la société française. En bien des endroits, le voile est devenu le porte-drapeau de l’idéologie des Frères musulmans, comme l’a montré l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Il n’est donc pas neutre politiquement.
Civilisation du visage
Enfin, s’agissant du voile intégral théoriquement interdit en France depuis 2010, mais encore bien visible dans de nombreux quartiers, il est négation de la civilisation européenne marquée par l’Incarnation d’un Dieu fait homme, qui prend un visage humain. L’Europe doit donc rester la civilisation du visage, miroir de l’âme humaine et reflet du visage divin.
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